Aurélie Déchelette publie entre 1902 et 1903 des cartes postales illustrées avec les clichés pris par son frère Paul et son cousin Paul Valentin.
Aurélie Déchelette naît à Bain-de-Bretagne le 16 février 1860. Au décès de son père Victor en 1881, la famille Déchelette habite le 6 de l’Esplanade du Champ-de-Mars, elle déménage 5 ans plus tard au 5 rue Descartes. Lors du recensement en 1901, Aurélie Déchelette réside toujours à cette adresse avec sa mère.
Son frère cadet Paul fait des études de pharmacie à Rennes et s’installe rue Neuve*, à La Gacilly, peut avant son mariage en 1897 avec Françoise Marie Quintin. La domiciliation de Paul Déchelette explique l'intérêt photographique particulier porté à La Gacilly et ses environs.
Devenue éditrice rennaise, Aurélie Déchelette publie entre 1902 et 1903 des cartes postales illustrées avec les clichés pris par son frère Paul et son cousin Paul Valentin, elle signe sa production « A. Déchelette ». Nous devons à Aurélie et Paul Déchelette, une vingtaine d’instantanés, témoignages de nos rues et de la vie d’antan.
En 1906, Mlle Déchelette remporte le 1er prix du concours attribué par le Comte René de Laigue et organisé par la section « histoire bretonne et vulgarisation » de l’Union Régionaliste Bretonne. Cette récompense était destinée « aux fabricants de cartes postales bretonnes illustrées ayant le mieux établi le texte et la légende qui accompagnent la photographie de leur carte, le mieux respecté l’histoire bretonne et le plus détaillé le tout ». Aurélie diminue son activité au décès de sa mère en 1909. Elle épouse Odile Pierre Marie Durocher à Rennes le 28 décembre 1910, et cesse l'édition de cartes postales à la mort de son frère en 1912.
Aurélie Déchelette décède le 28 juin 1947.
La chamoiserie
L'illustration de cet article est un extrait d'une carte postale éditée par A. Déchelette. La prise de vue est réalisée depuis la Grée Saint-Jean à Cournon. Sur la rive gacilienne, le bâtiment de la chamoiserie est encadré en rouge.
Située au centre de l'actuelle place de La Ferronnerie au débouché du pont, une chamoiserie est construite en 1772. Le chamoisage est un mode de tannage qui consiste à traiter et à assouplir des peaux animales. Préalablement imbibées d’huile et macérées dans un bain d'écorce de chêne, les peaux sont battues par des maillets (ou pilons) actionnés par l'eau motrice de l'Aff. Pendant plusieurs décennies, cette fabrique emploie un grand nombre d’ouvriers, mais succombe à une faillite en 1878. Acquis par la ville, le bâtiment abandonné est démoli en 1904, l’espace libéré est alors désigné place de la Chamoiserie. La carte postale de l’éditrice immortalise la chamoiserie quelques années avant sa démolition.
* Paul Dechelette figure dans le recensement de 1896 ; il est alors âgé de 25 ans.