Les villes concentrent sur les petites surfaces de ses espaces publics une proportion grandissante d’une nature urbaine tout à fait particulière.
Cette biodiversité est indispensable à la vie des citadins, elle tempère les îlots de chaleur, participe à la dépollution de l’air et de l’eau, et constitue le milieu de vie de nombreux animaux. Par méconnaissance de son environnement, l’homme de la rue amalgame souvent les termes « mauvaise herbe », « herbe sauvage », « herbe indésirable ». Ces appellations ciblent les adventices, et désignent une plante installée dans un milieu aménagé sans y avoir été intentionnellement introduite. Donc, nous parlons bien des plantes sauvages !
Parmi les programmes de sciences ouverts à tous, « Sauvages de ma rue » est un observatoire participatif porté par le Muséum National d'Histoire Naturelle (MNHN) et animé par l'association Tela Botanica. Ses objectifs principaux sont de permettre aux citadins de mieux connaître les plantes sauvages qui poussent dans les rues de France, et de les référencer. Ce projet pédagogique du programme Vigie-Nature fonctionne avec l’intervention d’associations, mais surtout grâce à des réseaux d’observateurs volontaires. Initiée en 2011 aux villes d'Île-de-France, le programme s'étend depuis 2012 à toutes les régions.
Les observateurs volontaires jouent en effet un rôle crucial dans la collecte de données de terrain sur la biodiversité. En effectuant des observations régulières de plantes dans leur environnement local, ils fournissent aux scientifiques des informations précieuses sur la distribution, l'abondance et les comportements de ces espèces. Cela peut aider à mieux comprendre comment les espèces réagissent aux changements globaux tels que le climat et les pressions humaines, et à mettre en place des mesures de conservation adaptées. Ce programme est ouvert à tous et peut être une excellente opportunité pour les personnes intéressées par la nature et la biodiversité de s'impliquer dans la recherche scientifique.
Comment participer ?
La démarche est très simple, et s’appuie sur l’utilisation d’une
application mobile. Ensuite, il suffit de relever la présence d'espèces végétales sur une portion d’un espace public (rue, trottoir…). L’application facilite l’identification par des questions, par exemple, on vous demande dans quels milieux elle pousse (pied d’arbre, fissure du trottoir, dans une pelouse, etc.).
Aucune connaissance en botanique n'est nécessaire, grâce à l’utilisation de l’outil en ligne qui vous permet de reconnaître avec facilité les différentes espèces.
« Sauvages de ma rue » présente les 240 espèces végétales les plus répandues dans les espaces publics des villes et villages de France. Chaque espèce est décrite d'une façon claire, sans terme technique afin que chacun puisse identifier celles qui poussent dans son environnement immédiat. Les descriptions sont toutes assorties de photographies.
Quel est le gain de ma contribution au projet ?
Outre les informations fournies sur l'écologie de ces espèces (les endroits où on les trouve préférentiellement), l’application décrit les usages alimentaires ou médicinaux que certaines plantes peuvent avoir.(1)
Voici cinq exemples de « plantes sauvages » communes qui peuvent être trouvées dans les espaces publics des villes :
- La mauve : cette plante à fleurs est communément trouvée dans les jardins et les abords de routes. Elle est souvent utilisée comme couvre-sol et est très résistante aux conditions urbaines.
- Le pissenlit : cette plante est communément trouvée dans les jardins et dans les parcs. Elle est facile à reconnaître grâce à ses grandes feuilles et à ses fleurs jaunes.
- L'ortie : cette plante est communément trouvée dans les jardins et les bords de routes. Elle a des feuilles pointues et des fleurs en forme de chatons.
- Le liseron : cette plante grimpante est communément trouvée dans les jardins et les parcs. Elle a des fleurs en forme de cloche et est souvent utilisée pour couvrir des murs et des treillis.
- L'herbe à chat : cette plante est communément trouvée dans les jardins et les parcs. Elle est facilement reconnaissable grâce à ses feuilles en forme de cœur et à ses fleurs en forme de trompette.
Il y a bien sûr de nombreuses autres plantes sauvages à découvrir dans les espaces publics de votre ville. N’attendez pas la prochaine édition de la Fête de la Nature en mai pour reconnaître les « Sauvages de votre rue » et envoyer vos données directement aux chercheurs.
(1) Il est important de noter que certaines plantes sauvages peuvent être toxiques ou nuisibles pour la santé, notamment lorsque vous manipulez ou ingérez des plantes sauvages. Si vous avez des doutes sur une plante, il est recommandé de consulter un professionnel de la santé.