Hollersbach im Pinzgau est une commune autrichienne de 1250 habitants, du district de Zell am See dans l'État de Salzbourg.
Jumelée en 1986 avec La Gacilly, les élus ont rebaptisé la route de Glénac en rue d’Hollersbach pour acter le lien d’amitié. La voie, qui débute rue La Fayette et se dirige vers la sortie de ville, en direction de Glénac, est clairement nommée « rue d’Hollersbach » sur les panneaux, en entrée de ville et sur le pignon du bâtiment au n°1.
Je constate la mutation progressive de l'appellation rue d’Hollersbach en rue Hollersbach.
Aujourd’hui, les deux appellations se côtoient indifféremment dans les propos des gaciliens, et des documents (plans, adresses postales) mentionnent l'une ou l'autre des deux dénominations.
Une règle existe...
En France, de nombreuses voies à la sortie de ville empruntent le nom de la destination : route de Lorient, rue de Nantes, route d’Ancenis… Dans ce contexte, la raison pour laquelle on utilise les prépositions « de et d’ » est que la route mène « à », c'est-à-dire qu'elle part d’un endroit et se dirige vers une autre ville. La préposition indique donc l'origine ou le point de départ de la route.
Dans le cas présent, la rue gacilienne ne mène pas à Hollersbach.
La règle précitée pourrait être une bonne raison de ne pas utiliser la préposition « d’ ». Mais à mon avis, la disparition « annoncée » de la particule devant Hollersbach, est moins le résultat d’erreur de langage que d’une facilité de prononciation qui découle de l'harmonie vocalique (organisation des sons du langage). La première syllabe est prononcée avec une voyelle sombre (comme le son « ou » en français), alors pour faciliter la prononciation, il ne faut pas utiliser de préposition et écrire simplement « rue Hollersbach ». Cette écriture signifie que le nom de la rue est directement le nom du lieu « Hollersbach »
C’est la raison pour laquelle j’ai retenu le nom « rue Hollersbach » dans le livre Les rues de La Gacilly. Ce choix n’est pas un pari ou le fruit d’un esprit de contradiction, mais plutôt un clin d'œil et le désir de déposer un marqueur temporel, afin de constater si l’évolution de la langue aura un impact durable sur le nom de cette voie.