La Gacilly recèle une histoire remontant au Moyen Âge. Le Cartulaire de Redon mentionne La Gacilly (La Gatcyly » ) dès le IXe siècle, témoignant de l’ancienneté de cette localité.

L’influence de l’abbaye bénédictine Saint-Sauveur de Redon, fondée en 832, a probablement contribué au développement de La Gacilly.

Au début de l’an mil, les premières fortifications seigneuriales apparaissent sur le territoire. Elles sont essentiellement constituées de donjons en bois bâtis sur des mottes de terre, profitant souvent des particularités naturelles du terrain pour renforcer leur sécurité et symboliser la domination du seigneur sur la région. À La Gacilly, le site appelé « la motte » domine le gué de l’Aff et s’intègre dans un espace stratégique surplombant le gué et la voie de circulation reliant Redon à Guer.
En 1140, le domaine appartient à Raoul de Gaël, qui projette de remplacer le donjon de bois par un donjon en pierre, reflet d’une évolution vers des constructions plus permanentes et défendables. À la mort de Raoul en 1143, son fils Robert (Olivier Ier) de Montfort-Hédé lui succède et lance la construction, qui s’achève autour de 1160, date à laquelle une première mention écrite atteste l’existence de la tour fortifiée.
Sur cette base, il est aisé d’imaginer la présence d’hommes d’armes à cette frontière naturelle et l’installation de familles autour du lieu propice au commerce et à l’élevage.

Itinéraire de promenade à pied

Nous vous proposons une agréable balade de 1,2 kilomètre pour découvrir le patrimoine médiéval de La Gacilly. Ce circuit offre un aperçu des itinéraires de déplacement de la vie quotidienne au Moyen Âge dans cette cité bretonne.
Note : L’escalier de la venelle du Lihoué, avec ses marches pentues, n’est pas accessible aux personnes à mobilité réduite et aux poussettes.

Pour approfondir votre découverte, nous vous recommandons l’ouvrage « Les rues de La Gacilly, leur nom, leur histoire », disponible à la librairie La Grande Évasion (21 rue La Fayette) et au Tabac-Presse Le Havane (15 rue Montauban).

Cette promenade vous permettra d’apprécier le charme intemporel de La Gacilly, son patrimoine et son histoire, tout en profitant de la beauté naturelle de la vallée de l’Aff.

Le circuit

commence au bout du pont, sur la rive droite, place de la Ferronnerie.

Observez l’environnement de la place.

  • Un édifice imposant en schiste bleu, construit à la fin du XVIIIe siècle, fut successivement une résidence familiale avant que la gendarmerie ne s’y installe en 1884. L’équipe du Festival Photo occupe maintenant cet espace, dont la façade est recouverte d’une photo grand format chaque année.
  • La rive de l’Aff, entre le déversoir et le pont, conserve les traces de l’ancien lavoir. Avant la création du réseau de distribution d’eau courante, les lavandières savonnaient et lavaient le linge directement dans la rivière, agenouillées dans des baquets individuels en bois garnis de paille. Aujourd’hui, seules les marches subsistent et forment ce belvédère unique pour observer les mouvements de l’eau et se détendre à l’écart des groupes de visiteurs.
  • La passerelle enjambe la rivière et se termine à l’emplacement d’un ancien moulin attesté dès 1317. L’eau de la rivière entraînait la roue à aubes et le mécanisme de broyage des céréales. Il a été remplacé par un moulin-minoterie (actuel Musée Immersif Yves Rocher).
  • En aval du pont construit en 1869-70, le débarcadère à deux niveaux, construit en 1878, accueillait des chalands en toutes saisons. Au milieu du XIXe siècle, le trafic portuaire de La Gacilly ne dépasse guère les 800 tonnes pour une cinquantaine de transports à l’année. Grâce à l’augmentation du tirant d’eau par l’aménagement de la tranchée de Pré Naval à Glénac, l’activité atteint son apogée pour le transport des matériaux nécessaires à l’édification de l’église de Tréal (ardoises d’Angers, sable et chaux du Val de Loire). La voie navigable était encore active au début du XXe siècle pour la livraison de différents matériaux, biens et denrées alimentaires. Le dernier chaland a accosté au port en 1967. Réaménagé en 2024-25, le quai du port accueille désormais des bateaux de loisir.

Empruntez la venelle du Lihoué, un sentier fleuri et étroit jadis emprunté à pied pour rejoindre le quartier Saint-Nicolas. Son nom évoque l’activité textile qui a fait la renommée de la ville pendant plusieurs siècles. La venelle était précédemment connue sous le nom de passage de la Navette.

Au sommet de l’escalier de schiste, tournez à droite rue Hollersbach et marchez sur 100 m vers le centre-ville. Au XIIIe siècle, la chapelle Saint-Nicolas se dressait face à vous, à l’emplacement du bâtiment au n°1 rue Hollersbach.

Traversez le petit parking sur votre gauche, ancien cimetière de l’église tréviale Saint-Nicolas bâtie sur les fondations de la chapelle du XIVe siècle.

Dans l’arboretum, les élèves des écoles ont planté une quinzaine d’essences d’arbres typiques de la région. Traversez-le jusqu’à l’ouverture face au parc des moutons d’Ouessant.

Remontez la pente vers le tiers-lieu de La Bergerie en longeant la pente de l’enclos.

La motte castrale citée en introduction était visible dans cet espace. Certaines mottes castrales ont laissé des traces sous forme de tertres, parfois entourés de fossés, même si les constructions en bois qui les surmontaient ont depuis longtemps disparu. L’érosion, l’exploitation des terres et les constructions ultérieures ont détruit les traces de la motte gacilienne.

Tournez à droite et descendez la venelle des Fours. L’escalier, remanié en 2000, conserve ses marches en schiste bleu biseautées pour faciliter le passage des brouettes. En bas de l’escalier, un panneau explicatif raconte l’histoire de la venelle.

Tournez à gauche vers la rue Saint-Vincent. Vous traversez la place Émile Ducrest de Villeneuve, ancien placis du Cas-Rouge (« carrefour »), où se dressait une croix pour les annonces publiques, « les bannies » : proclamation des mariages, des ventes, des fauchaisons et autres actes de la vie ordinaire.

Empruntez le chemin entre les maisons n°14 et 16 de la rue Saint-Vincent. Derrière le n°16, observez une petite tourelle cylindrique attribuée à Françoise d’Amboise. La venelle longe d’anciens jardins délimités par des palis en schiste.

Le passage de l’hôtel de France rejoint le chemin de la poste.

Débouchez rue Montauban, tournez à droite jusqu’à la médiathèque, ancienne Maison de ville aux ouvertures en pierre de roussard.

Début XXe siècle, une mercerie-épicerie-tissus, installée au rez-de-chaussée de la Maison de ville, proposait des articles de pêche, du café, des sabots, des jouets, des conserves. On pouvait aussi acheter du tissu, des rubans, du fil et des aiguilles. Le rez-de-chaussée de la bâtisse abritait également le bureau du juge de paix. Les locaux de la mairie occupaient le premier étage, d’un côté le secrétariat et de l’autre la salle des mariages. La famille du maire Alexandre Bruc était locataire au second étage.

Longez la façade de la médiathèque pour emprunter la rue Diapaga et rejoindre lavenelle du Vaugleu (« petite vallée humide »), entre les n°4 et 5.

Descendez la venelle jusqu’au chemin des Libellules. Tournez à gauche, faites quelques dizaines de mètres sur le chemin pour observer les murs des anciens courtils (jardins). Ceux-ci furent édifiés sous les murailles de l’ancien château médiéval de La Gacilly. Totalement disparu de nos jours, le château de La Gacilly ne subsiste dans le paysage urbain que par le tracé de la rue Françoise d’Amboise, qui correspond au chemin contournant ses murailles du côté de la rivière.

Au début du XIIIe siècle, le donjon fut renforcé par Philippe de Montauban, devenu seigneur de La Gacilly. La butte est agrandie, un mur d’enceinte est érigé, ainsi que des tours, un fossé, un pont-levis et une poterne, faisant de la fortification d’origine un véritable château fort, selon les normes de l’architecture militaire médiévale. Pendant la guerre de Succession de Bretagne, le seigneur de La Gacilly, Alain II de Montauban, prit le parti de Charles de Blois. En conséquence, le château fut pris et ruiné par les Anglais vers 1350. Des travaux de restauration furent entrepris par la suite, ce qui permit sans doute de maintenir son rôle militaire jusqu’au XVIe siècle.
Pendant la guerre de la Ligue, le seigneur de La Gacilly, Jean de Couëdor, s’étant rangé du côté des Ligueurs, son château fut pillé et brûlé par des auxiliaires anglais partisans du roi de France en février 1594. Les dégâts furent si importants que les seigneurs successifs ne prirent pas la peine de relever le château. Cette butte sera nivelée en 1840 en prévision de l’aménagement de l’église Saint-Nicolas.

Faite demi-tour en direction de l’Office de Tourisme. De juin à septembre, profitez de la prairie humide et du « Festival photo ».

Vous êtes de retour place de La Ferronnerie.

La balade pittoresque et bucolique à travers les venelles et passages cachés de La Gacilly offre un voyage dans le temps, mêlant histoire médiévale et charme breton. Du pont sur l’Aff jusqu’au chemin des Libellules, chaque étape du parcours révèle un pan de l’histoire variée de cette cité. Cette promenade vous a aussi permis d’apprécier sa beauté naturelle, notamment à travers l’arboretum et la prairie humide.
Pour les visiteurs souhaitant prolonger l’expérience, nous vous recommandons l’ouvrage « Les rues de La Gacilly, leur nom, leur histoire », disponible à la librairie La Grande Évasion (21 rue La Fayette) et au Tabac-Presse Le Havane (15 rue Montauban). Le récit une perspective contemporaine à cette plongée dans l’histoire, faisant de La Gacilly un lieu où passé et présent se rencontrent.