« Les rues de La Gacilly » : le livre d'Alain Bernard présenté à La Grande Évasion samedi 20 mai 2023
Président de l'association La Gacilly patrimoine, Alain Bernard signe le livre "Les rues de La Gacilly, leur nom, leur histoire" aux éditions Stéphane Batigne, de Questembert. L'ouvrage sera présenté au public le samedi 20 mai à la librairie La Grande Évasion, de 17 h 30 à 19 h, le temps d'une rencontre suivie de dédicaces.
De la rue de l'Aff au Giratoire des Villes-Jeffs, Alain Bernard réalise une déambulation dans les rues de l'agglomération de La Gacilly dans le nouveau titre de la collection "Rues de Bretagne", initiée par l’éditeur questembertois Stéphane Batigne. L'ouvrage consacré à La Gacilly suit ceux consacrés aux rues de Questembert, Malestroit, La Roche-Bernard, Le Pouliguen, Quintin, Chateaugiron, Lesneven et Guérande.
« Mon idée, c'est de présenter un instantané de la Gacilly en 2023 », explique Alain Bernard, président de l'association La Gacilly Patrimoine, dont c'est le premier livre. « C'est un état des lieux du présent dans lequel je montre comment ce que l’on voit aujourd'hui peut être éclairé par le passé. Le livre s'adresse aussi bien aux Gaciliens qu'aux visiteurs de la commune, présents et futurs. »
LA RUE DE LA LIBERATION
La rue de la Libération ? « On pourrait penser qu'elle tient son nom de la Libération de La Gacilly à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Mais non : les Américains sont arrivés par la route de Sixt-sur-Aff. » L'explication, Alain Bernard l'a découverte grâce à Pierre et Madeleine Raufflet, qui, comme de nombreux Gaciliens, lui ont confié leurs souvenirs et témoignages pour ce livre. « Pierre Raufflet était membre du conseil municipal. C'est à ce titre que lui a été confiée la responsabilité de donner un nom a la route de Ruffiac. Dans une démarche participative, il a réuni 18 riverains qui ont choisi « rue de La Liberté ». Car c'était le sentiment qu'ils éprouvaient en ce lieu ! »
Alain Bernard exhume des noms de rues ou venelles plus ou moins oubliées. Il avoue une certaine affection pour la « venelle de Vaugleu, très ombragée, qui part du pignon de la médiathèque vers le chemin des Libellules », qui serpente le long de l'Aff et que bordent des expositions le temps du Festival Photo.
Non loin de là, le Bout-du-Pont est un « endroit historiquement stratégique de La Gacilly : c'était un gué pour franchir la rivière ». Sans doute un des endroits où les premiers hommes ont commencé à élire domicile.
UN GOUT POUR LE PATRIMOINE ET LE PARTAGE
La genèse de ce premier ouvrage signé Alain Bernard remonte à son arrivée à La Gacilly. Il s'est pris de passion pour son patrimoine en construisant sa maison. « Je me suis intéressé à l’origine du nom des parcelles qui composaient mon terrain, dont "le Clos de dessous les Perrie". Je me suis tourné vers Louis Perrigue, président de ('Association gacilienne pour la protection du patrimoine (AGPP). Il m'a expliqué qu'il s'agissait d'un lieu d'excavation de pierres. Et il m'a fait découvrir le cadastre de 1824. J'y ai découvert que les parcelles entourées de buttes de terre étaient des enclos à moutons sur lesquels poussaient des ajoncs en rang serré. »
Quelques années plus tard, Alain Bernard a intégré I'AGPP. « J'ai créé le premier site internet de l'association avec l'idée d'en diffuser les connaissances. Car pour moi, ce qui n'est pas partagé n'existe pas. Nous avons transformé des articles très longs en textes plus courts adaptés aux internautes. »
UNE APPÉTENCE POUR L'ÉCRITURE
« Je me suis toujours intéressé aux techniques d'écriture », explique Alain Bernard, ancien responsable local de Veolia a la tête d'une équipe d'une dizaine de personnes chargées de l'eau potable et de l'assainissement. « J'ai été pendant plus de 20 ans responsable qualité, sécurité, et environnement. J'intervenais sur toute la Bretagne, depuis Brest, et jusqu'au département de Charente-Maritime. Je réalisais des constats, des « bilans d'étonnement », des comptes rendus d'accidents, en vue d'écrire et de décrire les bonnes procédures. II fallait mettre le doigt sur ce qui allait de travers, et être synthétique. »
LA RENCONTRE AVEC JÉRÔME NÉDÉLEC
Pas étonnant, dès lors qu'il interroge longuement le romancier redonnais Jérôme Nédélec, quand il le rencontre en 2019 alors qu'il est en résidence d'écrivain à la médiathèque intercommunale de La Gacilly. L'auteur des « Frontières liquides » et des « Forêts combattantes », romans publiés par Stéphane Batigne, plonge les lecteurs dans la période du haut Moyen-Age, quand les Vikings semaient la terreur en Bretagne et particulièrement à Redon. Jérôme Nédélec mêle véracité historique et roman d'aventures avec une plume rythmée et accrocheuse. « Je voulais comprendre comment il avait collectés ses informations comment il les avait organisées pour écrire ses chapitres avec l'alternance de points de vue entre les Bretons et les Vikings. »
UNE PROPOSITION SAISIE AU VOL
En septembre 2021, l'association La Gacilly Patrimoine invite Jérôme Nédélec à donner une conférence après la parution de son roman des « Forêts combattantes ». « C'est là qu'il m'annonce que son éditeur Stéphane Batigne cherche un auteur ou un groupe d'auteurs pour écrire un livre sur les rues de La Gacilly », poursuit Alain Bernard.
Dès le lendemain, ce dernier se procure le premier livre de la collection consacre à Questembert. « Je l'ai décortiqué. J'ai vu comment il était construit et organisé. Et je me suis mis à écrire. Au bout de deux semaines, j'avais déjà une quarantaine de pages, d'après ce que je connaissais. »
Mordu par l'exercice, Alain Bernard a, les « deux semaines suivantes, sillonné La Gacilly en marchant. Je voulais porter un regard neuf sur les rues, collecter ce que l'on voyait d'un point A à un point B. Un mois et demi plus tard, j'avais écrit 80 pages. C'est alors que j'ai rencontré Stéphane Batigne. C'était la première fois qu'un auteur qui avait commencé à travailler seul prenait l'initiative de le contacter. » Alain Bernard était sur la bonne voie. « Il m'a rassuré et m'a encouragé à poursuivre, pour une parution prévue en 2023. »
UN SITE INTERNET COMPLÉMENTAIRE DU LIVRE
En reprenant sa plume, Alain Bernard a poursuivi ses pérégrinations dans « tous les villages de La Gacilly ». Mais Stéphane Batigne a mis le holà : « Le livre se focalise sur les rues de l’agglomération, entre les panneaux d'entrée et de sortie de La Gacilly. II n'aborde pas les villages ! » D'où « l'idée de créer un site Internet complémentaire du livre, à l'adresse lesruesdelagacilly.fr » Ce site « est un espace de liberté, de collectage, ou certains sujets peuvent être prolongés ». Et de citer comment les Gaciliens nomment la rue d'Hollersbach. « Beaucoup oublient le "D" apostrophe, sans doute par souci de musicalité. Comme quoi le langage parlé influence les choses. » Le site fait aussi office de « glossaire voire de note de bas de page », ce que le livre ne propose pas.
L'APPORT DE L'ÉDITEUR
Le livre est ainsi le fruit d'allers et retours entre Alain Bernard et Stéphane Batigne. « J'aurais pu le faire tout seul et l'auto-éditer. Mais j'ai souhaité profiter de l'expérience et de la relation avec un éditeur, par curiosité, pour comprendre de l'intérieur celle qu'avait expérimentée Jérôme Nédélec pour ses livres. II y a un coté négociation. A un moment donné, j'en étais à 200 pages ! Je n'ai pas perdu de vue que le professionnel, c'était Stéphane Batigne. Il m'a suggéré des améliorations du contenu pour le bien du livre et pour l'homogénéité de sa collection "Rues de Bretagne". »
Alain Bernard livre ses Rues de La Gacilly » avec simplicité et humilité : « Je ne suis ni journaliste, ni historien, ni géographe, qui écrivent avec un style qui leur est propre. Moi, je suis Monsieur Toutlemonde. J'ai fait en sorte que la lecture soit facilitée, et que le livre soit abordable par tous. »
Gwenael Merret
Rencontre dédicace d’Alain Bernard pour son livre "Les rues de La Gacilly, leur nom, leur histoire" aux éditions Stéphane Batigne, le samedi 20 mai de 17h30 à 19h à la librairie La Grande Évasion, au 21 rue Lafayette à La Gacilly. Entrée libre.